Archives du mot-clé Je pense donc j'écris !

UN ROMAN N’EXISTE PAS SANS UN LECTEUR.

Cette affirmation peut vous sembler surprenante. En réalité, je me demande si un écrit confidentiel a la même valeur que celui qui a rencontré un lecteur.

Lorsqu’un auteur crée un roman, il donne vie à ses personnages. Il les façonnent tout au long des pages. Il les manipule, parfois même les torture. Ils existent dans l’esprit de l’auteur, ils apparaissent à travers les mots choisis par le romancier.

Pour moi, l’écriture d’un roman correspond à la gestation d’un enfant dans le ventre de sa mère. La véritable naissance du livre est lors de sa lecture par le premier lecteur.

Si je considère que la naissance de mon roman provient de la rencontre avec son premier lecteur . Un phénomène très curieux se produit à ce moment-là. Dès lors que l’enfant naît, sa créatrice devient SA mère. Un lien très fort d’appartenance les unit immédiatement. Pour l’auteur, lorsqu’il voit son roman naître dans les mains du lecteur, son bébé ne lui appartient plus. Il reste le créateur mais partage la paternité avec le lecteur.

N’hésitez pas à me donner votre avis. Je suis impatient d’échanger avec vous.

LES INSOMNIES DE L’AUTEUR !

Il est 23h30, je décide qu’il est temps d’aller me coucher. Demain j’ai une journée chargée et il faut que je sois en forme.

J’éteins la lumière, tapote mon oreiller, remonte le drap, je suis fin prêt ! Je ferme les yeux. Attention cher pays des songes, me voilà !

-Tu dors ?

-Oui

-Non tu ne dors pas puisque tu me réponds !

-Si je dors et je réponds.

-Eh ! Les copains, on peut dormir et répondre en même temps ?

-Non, c’est impossible.

-Ah ! J’avais raison, tu ne dors pas.

-Tu m’embêtes, qu’est-ce que tu me veux ?

-C’est sympa de nous recevoir, venez les copains, faisons lui un gros câlin pour le remercier.

-Non, attendez je suis crevé et je me lève de bonne heure demain.

-Oui mais nous avons eu une super idée pour la scène que tu as écrite cet après-midi.

-Non, je dois dormir !

-En réalité c’est Julien qui a eu l’idée. Tu as écris que nous nous séparons après une violente dispute entre Amelie et Justine.

-Oui, justement vous vous séparez. Allez hop du vent, chacun chez soi et laissez-moi dormir.

-Julien a pensé qu’à la place d’une séparation banale, l’ex de Justine pourrait sonner à la porte de la maison après deux années sans avoir donné de nouvelles.

-Pourquoi reviendrait-il maintenant ?

-Justement, imagine la surprise du lecteur encore sous le choc de cette violente dispute et qui reçoit un deuxième coup avec ce retour imprévu.

Effectivement, cette idée peut plonger le lecteur dans un désarroi complet et me donne la possibilité d’entamer le chapitre suivant en laissant cette scène de côté. Je la reprendrai qu’au suivant pour laisser le lecteur sous tension.

-Ok, Julien ton idée est bonne mais dis moi pourquoi l’ex à Justine revient maintenant.

-C’est là où tout se complique ! Nous ne sommes pas d’accord.

-Dites moi à quoi avez-vous pensé ?

-Je croyais que tu dormais !

-Plus maintenant, alors ?

-Alors c’est trop long à t’expliquer. Il est tard et nous sommes fatigués. On voit cela demain !

-Vous plaisantez ! Vous n’allez pas me laisser en plan maintenant ?

-Franchement, on est crevé, on va se coucher. Passe une bonne nuit et dors bien.

-Je vais vous tuer ! Il faut que je sache pourquoi il est revenu ? REVENEZ C’EST UN ORDRE !

Très bien, laissez moi tout seul. De toute façon je n’ai pas besoin de vous. Je vais trouver la raison de son retour et ensuite je m’occuperai de vous. Vous allez voir que je peux devenir un auteur démoniaque et torturer mes personnages. En attendant, il me reste 6 heures avant que mon réveil sonne. Je vais trouver la raison, oui je vais la trouver, je vais la trouver, la trouver…

L’AUTEUR : UN IMPATIENT QUI SE SOIGNE

Chers auteurs, chères autrices n’avez-vous jamais ressenti une réelle impatience lors de l’écriture de votre roman ?

Je m’adresse à ceux qui comme moi, tape sur leur clavier d’ordinateur avec deux doigts ( parfois trois ou quatre mais jamais à jeun !!!). Votre cerveau projette l’action en cours, mais vous avez toujours un métro de retard sur votre écran. Franchement vous sentez monter cette impatience, quand vais-je enfin pouvoir terminer d’écrire ce que j’ai en tête.

LA CORRECTION

Encore un grand moment pour l’auteur. Mon chef-d’œuvre est enfin terminé. Je vais faire une petite correction et je vais pouvoir le faire lire. Cela va être un jeu d’enfant, d’autant plus que je me suis acheté Antidote et d’après ce qu’il est écrit sur le mode d’emploi, il détecte toutes les fautes en un temps record ! Je m’empresse de rentrer mon premier chapitre dans ce logiciel et effectivement en moins d’une minute, il m’affiche les erreurs. Le résultat est 885 fautes orthographiques, 58 fautes de syntaxes, 67 fautes de conjugaison etc… Après trois jours de prise de tête, j’ai à peu près fini mon premier chapitre. Mon roman est découpé en 34 chapitres ! Je pleure ! Je n’aurais jamais la patience de faire tout ce travail et pourtant !

LA LECTURE DU ROMAN

Mon roman est corrigé au mieux et je décide de le donner à lire à mes proches. Dans le même temps, je suis abonné à des groupes de lectures sur Facebook et je vais le proposer gratuitement pour espérer avoir des lecteurs inconnus. Bingo ! J’ai cinq personnes qui veulent bien le lire. Je m’empresse de l’envoyer par Messenger. Tout le monde se fout de moi, cela fait deux jours que j’ai distribué mon roman et personne ne m’a encore donné son avis. Vous l’avez compris, l’impatience qui concerne les premiers retours de lecture est très grande.

LA MAISON D’EDITION

Après des retours de lecture encourageants, je décide d’envoyer mon manuscrit à une maison d’édition. Super, je reçois un mail de confirmation de réception quarante huit heures après. A partir de là, commence une période que seul un auteur peut connaître. La notion de temps pour une maison d’édition n’est absolument pas la même que pour celle d’un l’auteur. Mon roman doit passer dans les mains d’un comité de lecture composé de plusieurs personnes. Chacune d’entre elle doit lire le livre et faire un retour. Plusieurs mois se passent ! Première victoire, il obtient la majorité d’avis positifs et passe maintenant en comité rédactionnel. C’est reparti pour une longue, très longue attente ! L’auteur au début scrute ses mails tous les jours, puis toutes les semaines. Son moral descend petit à petit à chaque fois qu’il lit sur les réseaux sociaux un auteur qui affiche ( souvent d’une manière très cruelle pour les autres auteurs en attente d’édition !) son bonheur total car il vient de signer un contrat d’édition ! L’impatience de l’auteur pendant cette attente n’a qu’un seul point positif. A force de tourner en rond, il fait chaque jour ses 10000 pas qui le maintiennent en bonne santé.

LE SAINT GRAAL !

Il arrive enfin, ce mail tant espéré ! Mon roman est accepté par la maison d’édition. Mon livre va enfin sortir au grand jour, dans toutes les librairies de France et de Navarre. Levy, Musso, attention j’arrive ! Je prends mon téléphone et appelle tous mes proches pour leur annoncer cette merveilleuse nouvelle. Je m’entraîne à signer mon nom d’auteur pour mes futures dédicaces. Dans ce merveilleux mail reçu, la directrice me propose un rendez-vous téléphonique afin d’échanger avant la signature du contrat. Nous sommes le 17 octobre 2022 à 14H ! Mon portable sonne, je décroche et entend pour la première fois la voix de mon éditrice. Après une présentation mutuelle, elle m’explique que si je signe ce dit contrat, je dois accepter de faire un travail approfondi de réécriture et de correction. Lorsque je lui demande ce qu’elle entend par là, elle m’explique que mon histoire peut être largement améliorée en reprenant cette dernière ligne à ligne ! Elle m’explique tout le bien de ce travail nécessaire pour obtenir un livre de qualité et satisfaire au mieux mes futurs lecteurs. Je comprends, j’accepte et demande à quelle date mon livre sera édité. Si tout se passe bien, il est prévu de le sortir en février 2024!

QUELQUES ASTUCES POUR TENIR LE COUP !

Personnellement, je pratique certaines disciplines qui me font le plus grand bien. Je vous en donne quelques unes :

  • Je marche pendant une trentaine de kilomètres!
  • Je respire si profondément que parfois j’ai du mal à remonter !
  • Je visualise mon livre présent dans les vitrines de mon libraire!
  • Je mange un en-cas toutes les demie-heures !
  • J’éteins mon portable et le rallume deux minutes après ( c’est déjà bien !)
  • Je regarde une vidéo d’un humoriste pour rire, sourire, bref passer le temps !
  • J’invite mes amis pour me changer les idées et leur parler que de mon livre !
  • Et enfin, je pratique la posture de l’Aigle au Yoga. Elle consiste à se tenir debout fléchi sur une jambe avec l’autre croisée par dessus. Position radicale, car à chaque fois que je la pratique, je me casse la figure et tombe lourdement sur le sol. Résultat, je m’endors aussitôt dans un sommeil réparateur!
MAINTENANT JE SUIS UN AUTEUR PATIENT, CERTES !

MAIS JE N’ATTENDRAIS PAS DES HEURES POUR LIRE VOS COMMENTAIRES !

QUE PUIS-JE VOUS ÉCRIRE ?

En tant qu’auteur de cet article, il est de mon devoir, de tout faire pour susciter votre intérêt où mieux encore votre satisfaction !

Dois-je écrire mon article à la première personne du singulier pour vous offrir une partie de moi ? Mon JE sera-t-il suffisamment convainquant pour obtenir en échange un peu de ton TU ?

Je devrais peut-être aborder un thème plus général. Écrire tout en douceur, des généralités bienveillantes afin de plaire au plus grand nombre.

Où alors, tout au contraire, écrire sur un sujet bouillant de l’actualité. Prendre position, si possible à contre courant, pour donner l’occasion à mes lecteurs de partager leurs avis sur la question au risque de provoquer des retours explosifs.

Puis je avoir confiance en ta culture, mon cher lecteur, pour écrire en langage soutenu cet article. Exercice fort périlleux, pensais-je ! Non pas que je doute de tes aptitudes, mais je n’en ai malheureusement aucun concernant les miennes !

Pour être de mon temps, je devrais glisser quelques grossièretés, voir même quelques vulgarités. Être sans filtre, être percutant, ne pas tourner autour du sujet. Appeler une chatte, une chatte ! Où tout autre animal bien entendu.

Écrire une romance, que de plus agréable que de conjuguer l’amour avec un grand A. Mais si je veux surfer sur la tendance de ces dernières années, je devrais écrire l’amour avec un grand D ! Ne m’interdir aucun fantasme, emporter mes lecteurs au plus profond de leurs désirs ! Devenir le roi incontesté de la Dark romance ! Mais je dois te l’avouer, ami lecteur, que je préfère nettement faire l’amour que de l’écrire !

Il serait vraiment incroyable que mon article puisse t’intéresser alors qu’il ne fait qu’explorer les différentes pistes pour arriver à t’intéresser ! Si c’est le cas, n’hésites pas à me le faire savoir, je te serai très reconnaissant. Cher lecteur, chère lectrice, si tu en arrives à lire ces derniers mots, je te remercie de m’avoir consacré quelques secondes de ta vie !

Description et imagination !

Est-ce incompatible ?

L’auteur doit « planter le décor », il a deux possibilité, décrire dans le moindre détail le paysage ou se déroule la scène, ou donner quelques indications sommaires au lecteur sur le lieu.

La participation du lecteur.

Lors d’une scène d’action, l’auteur a également le choix de la décrire de facon chirurgicale où de la suggérer par quelques points essentiels.

L’identification du lecteur.

L’auteur par sa description plus ou moins précise du personnage donne la possibilité à son lecteur de s’identifier où d’imaginer ce dernier.

Vécu où phantasme du lecteur.

Pour les scènes d’amour, l’auteur peut également opter pour deux ambiances. Positionner un projecteur afin de ne rien rater où poser une serviette sur la lampe de chevet pour un jeu d’ombres.

Quel éclairage préférez vous ?

Quel lecteur êtes-vous ? Celui qui a besoin d’une description détaillée pour vivre complètement l’aventure des personnages du roman, où celui qui ne veut que quelques indications pour laisser libre choix à son imagination.

RETOURS DE LECTURE !

Votre livre est enfin terminé

Animation de pages d'un livre qui se tournent

Après plusieurs mois de galère, tu viens d’écrire le point final de ton roman. Tu as envie de le partager auprès de tes proches.

Qu’en pense-tu maman ?

Une maman surprise par ce qu'elle voit

C’est incroyable mon chéri, où as-tu retrouvé cette dissertation ? Je ne m’en souviens pas. Tu devais être en cinquième avec Madame Greffier, elle avait le don de vous donner des sujets débiles.

Ne t’inquiètes pas, l’avis des parents n’est pas toujours objectif. Essaye avec un bon ami.

Salut François, qu’en as tu pensé ?

Un homme embarrassé

Euh, j’ai commencé, mais je n’ai pas eu le temps de finir. J’ai trouvé le début génial : « Un mensonge impardonnable. » C’est le titre oui je sais, mais je n’ai pas eu le temps de finir comme je viens de te le dire.

Ce n’est pas grave, il n’a pas eu le temps de finir. Demande à ta petite amie.

Ma puce, qu’en as-tu pensé ?

Jeune femme qui est très heureuse

Mon amour, c’est génial, j’ai ADORÉ ! L’histoire est dingue et les personnages sont super attachants. Je t’assure, je ne te le dis pas parce que je t’aime, mais c’est une super idée. Tu devrais en faire un livre.

A ce stade de la situation, il te reste deux solutions. La première consiste à changer de vie, part loin de tes parents, de tes amis et quitte ta fiancée pour des horizons nouveaux. La deuxième serait de relire ton roman à tête reposée et de voir ce que tu pourrais améliorer.

Tu me demandes si je peux le lire pour te donner mon avis. Franchement cela aurait été avec grand plaisir, mais je viens à l’instant de terminer mon article. Désolé !

Je ne comprends pas !

Lors d’une de mes errances sur les réseaux sociaux, je me suis attardé sur les commentaires, les tweets et autres.

Je ne comprends pas !

Cette société qui ne donne plus son avis, mais l’impose par la violence verbale et parfois même physique.

Je ne comprends pas !

Pourquoi remplace-t-on « je n’aime pas » par « c’est de la merde » ou « c’est à chier »

Je ne comprends pas !

Cette remarque acide à propos d’un auteur  » C’est un auteur, ce n’est pas un écrivain » remarque souvent accompagnée par « tout le monde peut être auteur. »

Je ne comprends pas !

Ce dénigrement vis à vis des auteurs contemporains à fort tirage, comparés à tord et à travers aux écrivains dits classiques.

Je ne comprends pas !

Ces commentaires remplis de haine, ces fausses affirmations pour faire du mal.

Je ne comprends pas !

Que beaucoup de gens se comportent en juge intolérant et totalement partial.

Je pourrais malheureusement écrire une liste beaucoup plus importante mais vous allez penser à la lecture de cet article qu’à ne rien comprendre, je fais parti des imbéciles heureux. Vous avez sans doute raison. Cependant lorsque je ne comprends pas, cela déclenche chez moi de la curiosité et pour satisfaire cette dernière, j’aiguise mes oreilles pour une meilleure écoute et nettoie mes lunettes pour une meilleure lecture.

Mais en tant qu’homme, en tant que mari, en tant que père et en tant qu’auteur, j’ai besoin d’apprendre, de communiquer, d’échanger pour m’épanouir, pour évoluer, pour vivre tout simplement. Les jugements arrosés de vitriol ne produisent aucune réflexion, mais seulement de l’indifférence.

Et vous voyez, ça je l’ai parfaitement bien compris !

PENSEZ À VOS PERSONNAGES

Où suis-je ?

Je me réveille confortablement assis sur un h les pieds posés sur le o devant moi. Je regarde autour de moi et comprends que je me trouve au milieu d’un chocolat !

Je me lève malgré moi !

C'est Donald qui se lève de son lit tout endormi

Je ne contrôle pas mon corps, que se passe-t-il ?     

« Olivier avale son chocolat d’un seul coup, bondit vers la porte et court attraper son bus. »

Cela ne va pas être possible, j’ai horreur du chocolat et du bus.

Je ne suis qu’un pantin désarticulé !

Le personnage se cogne sur un point d'exclamation !

« Olivier saute dans le bus, il se dirige vers le fond se jette sur la banquette ! »

Je cours, je saute, je trébuche et je    « OUILLE », mais qui a mis un point d’exclamation ici ? Je me suis cogné la tête dessus.

Sur un coup de tête !

Un renard qui plonge dans la neige

« Olivier décide de ne pas aller bosser, il descend du bus et prend la direction de la plage. Seul sur le sable, il retire ses vêtements et plonge nu dans les vagues. »

Oh là ! Pas si vite. Il n’est pas question que je me baigne à poil. Je ne suis ni un nudiste, ni un exhibitionniste ! Non, j’ai dit non ! A mon dieu qu’elle est froide. Il est début avril, pas étonnant que je sois seul sur la plage, surtout à huit heures et demi du matin. Je vais attraper la mort !

C’est pas terminé !

« Olivier sort de l’eau, heureux, il se sent totalement libre. Il s’approche de ses vêtements lorsqu’il prend conscience qu’il n’a pas de serviette ! Il se demande »

Je me demande quoi ? ET OH ! JE ME DEMANDE QUOI ? Mais il s’en va, il va me laisser tout nu sur cette plage. CA VA PAS LA TÊTE, JE SUIS LÀ ! C’est bien ma chance, d’être tombé sur un auteur qui n’a pas de suite dans les idées.

MORALITÉ DE CETTE HISTOIRE !
L'auteur qui s'en va et quitte son récit.

Cher ami auteur, chère amie autrice, je vous en supplie, pensez à vos personnages. Si vous devez précipitamment arrêter votre écriture, prenez le temps quoi qu’il arrive de finir votre phrase. Ne laissez pas votre personnage dans cette situation, vous risquez de le traumatiser pour la suite de votre roman. Merci pour lui.